Quand on ne voit pas tout, on ne voit rien.

Le saviez-vous ?Transition écologiqueTribunesDossiersGlimpact & Partenaires

Avec « sa » méthode de calcul de l'affichage environnemental des vêtements, le gouvernement fait fausse route.

Cette méthode est un double pied de nez : à l’Union européenne et à la rigueur scientifique.

Le gouvernement présente, ce matin, son projet de méthode de calcul de l’affichage environnemental des vêtements. Un affichage prévu par la loi Climat et Résilience, il y a plus de deux ans, et qui n’est toujours pas en vigueur, alors même que cet affichage (à condition qu’il s’appuie sur des bases scientifiques solides) est une nécessité pour bien informer les consommateurs et bien guider les industriels dans leurs choix d’écoconception.

Or, ce projet de méthode, né à l’issue d’une consultation réduite à une pure question de forme, est une fausse route et un double pied de nez : à l’Union européenne – c’est une très mauvaise nouvelle pour notre industrie textile – et à la rigueur scientifique – c’est une très mauvaise nouvelle pour la transition énergétique.

Un pied de nez à l’union européenne.

Cette méthode ignore volontairement le cadre européen mis en place, en janvier dernier, par un nouveau règlement sur l’écoconception des produits (ESPR - Ecodesign for Sustainable Products Regulation) qui entérine une même méthode de calcul de l’impact environnemental pour tous les pays de l’Union : le PEF (Product Environmental Footprint). Le PEF a fait l’objet de dix années de travail avec des experts scientifiques, des industriels et des ONG. La France décide ici de faire cavalier seul. Quel drôle de message envoyé aux 26 autres pays membres !

Les adaptations proposées par le gouvernement pour faire « évoluer » le cadre européen (modification des catégories d’impact, par exemple remplacement de la catégorie relative à l’utilisation des ressources en eau ; modification des règles de calcul pour la prise en compte de la réalité du mix-électrique des pays de production ; ajout de deux nouvelles catégories d’impact relatives aux microfibres et à un concept flou de fin de vie hors Europe, ...) sont en fait des négations graves des exigences de ce cadre. Pour preuve, pour un même produit, la « méthode française » multiplie de 2 à 4, dans un sens positif ou négatif, les résultats obtenus lors de l’application stricte du PEF.

C’est un très mauvais coup porté à notre industrie textile qui va devoir défaire tout ce qu’elle a fait depuis des années en matière d’éco-conception pour être en conformité avec le cadre européen.

Un pied de nez à la science.

Ce projet est par ailleurs un non-sens scientifique. En plus de modifier des catégories d’impact et des règles de calcul fixées par le PEF, le projet en ajoute d’autres, sans que ces ajouts ne s’appuient sur des éléments scientifiques reconnus et probants.

Exemple : s’agissant de la nouvelle catégorie d’impact « microfibre », le Commissariat général au développement durable (CGDD) a récemment reconnu lui-même le caractère « arbitraire » de cette approche en proposant de fixer des « pourcentages d’impact par fibre », quelles que soient la nature de fibre ou les actions prises par les industriels pour réduire le relargage de ces fibres dans l’environnement. C’est profondément illogique ! Et que dire de l’ajout du critère de « durabilité émotionnelle », pour lequel le CGDD lui-même reconnaît qu’il est « approximatif » et « doit encore faire l’objet de travaux académiques » ? Tout cela n’est pas sérieux ! Et va donc inciter les consommateurs à faire des mauvais choix pour l’environnement.

L’affichage environnemental doit s’appuyer sur le cadre scientifique défini par l’UE, garantissant une mesure objective de l’empreinte environnementale des vêtements. Un cadre qui, à moins d’être mort-né, doit nécessairement être conforme à la législation européenne. Le gouvernement doit reprendre sa copie, et vite.


Contacts presse :
Noé SOULA                                                                          
+ 33 6 42 07 14 95
noe.soula.ga@gmail.com

Les dernières actualités

Paredes lance le Paredes Clean Index, un dispositif d’affichage de l’empreinte environnemental de tous ses produits, incitant ses clients à des achats plus responsables et ses fournisseurs à des démarches d’éco-conception.

Lire l'article

Glimpact Study Quantifies Environmental Impact of Retail TikTok Ads - H&M’s Holiday Campaign Equivalent to Driving One Car Halfway Around the World

Lire l'article

Webinar - Le règlement européen sur l’éco-conception des produits durables (ESPR), un bouleversement et une opportunité majeure pour le secteur de la mode

Lire l'article

L’Union Européenne a tranché la question de l’affichage environnemental. Avec son application European Global Impact Score, Glimpact rend, pour la première fois et gratuitement, cet affichage accessible à tous les acteurs de la mode.

Lire l'article