Quand on ne voit pas tout, on ne voit rien.
- Par cet acte de transparence volontaire, Chantelle anticipe les futures réglementations que l’UE va imposer dans le cadre du Green Deal.
- Ce pas décisif sur l’enjeu de la transition écologique de l’industrie textile pourrait inspirer bien d’autres acteurs.
Innovant et précurseur dans ses créations, Chantelle l’est également dans sa politique environnementale. Le groupe textile emblématique français, présent au niveau mondial, a ainsi choisi la plateforme technologique de la start-up Glimpact pour mettre en œuvre la méthode PEF, adoptée par l’UE, et sa déclinaison pour le secteur de l’habillement (le référentiel « PEFCR Apparel & Footwear ») pour le déploiement de l'affichage environnemental de ses collections, via son site internet.
Dès aujourd’hui, les clientes de la marque peuvent connaitre et comparer le score environnemental des produits des collections et ainsi faire de la performance environnementale un critère de choix.
Chantelle devient ainsi la première marque mondiale de textile à afficher publiquement, auprès de sa clientèle et de l’ensemble de ses parties prenantes, un score environnemental, fondé sur la seule méthode reconnue par l’UE et les Nations-Unies, prenant en compte l'ensemble des 16 catégories d’impact de l’activité humaine sur la planète notamment l’empreinte carbone mais aussi l’utilisation des ressources en eau, fossiles et minérales, utilisation des terres, les émissions de particules fines, la toxicité ou encore les enjeux de la biodiversité...
En affichant un tel score environnemental, Chantelle devient le premier acteur européen de l’industrie textile à appliquer, de manière concrète et à grande échelle, le cadre méthodologique de référence adopté par l’UE en vertu de la recommandation officielle de la Commission Européenne n°2021/2279 du 16 décembre 2021.
Outre l’affichage environnemental, Chantelle a aussi entrepris une vaste démarche de transition écologique visant à réduire son empreinte environnementale de façon systémique et donc pas seulement en réduisant ses émission de gaz à effet de serre mais en agissant sur toutes les catégories d’impact prises en compte par la méthode PEF, non seulement au niveau des produits par une approche d’éco-conception fondée sur le module d’éco-conception dynamique de Glimpact, mais aussi au niveau organisationnel avec la mise en place à l’échelle du groupe d’un plan stratégique de réduction de l’empreinte environnementale fondé sur la méthode OEF, elle aussi adoptée par l’UE dans sa directive CSRD relative au reporting extra-financier.
La start-up GLIMPACT, experte dans l‘évaluation de la performance environnementale multi-impacts selon la méthode PEF/OEF, se réjouit d’accompagner le groupe Chantelle dans une telle démarche qui s’inscrit en droite ligne des actions menées, et des revendications portées, par le Consortium Glimpact XTEX, retenu par le ministère de la Transition écologique dans l’expérimentation gouvernementale sur l’affichage environnemental, auquel participent, en plus de Chantelle, 12 industriels et marques, parmi lesquelles Lacoste, Decathlon, Dim, Aigle, Beaumanoir, Tape à l’œil, Jules, Celio, Okaidi, ...
Ce consortium a remis son rapport au gouvernement dès novembre 2022 qui plaide pour la mise en place à brève échéance en France (comme exigée dans son article II par la loi Climat et résilience), d’un affichage environnemental conforme au cadre méthodologique européen de la méthode PEF. Or force est de constater, qu’alors que des décisions devaient être prises dès la fin de l’été, la France prend du retard dans la définition des modalités de cet affichage, le ministère de la Transition écologique n’ayant toujours pas tranché sur la méthode (alors même que l’UE a tranché ce débat depuis 2021), avec un dispositif d’affichage qui ne serait rendu obligatoire qu’au mieux à partir de 2025.
La planification écologique annoncée par le président Emmanuel Macron, intègre bien la mise en place de l’affichage environnemental pour les secteurs du textile et de l’agroalimentaire, mais ne précise ni la méthode d’évaluation, ni même un calendrier précis pour la mise en place de ce dispositif annoncé depuis déjà plus de 10 ans, mais jamais concrétisé.
Chantelle montre, par son initiative structurante et exemplaire, dans ce contexte français de débat sur l’affichage environnemental pour le secteur du textile et de la chaussure, qu’il existe bien un cadre applicable en matière de calcul de l’impact environnemental – le cadre européen ! – et que les acteurs du secteur sont prêts à avancer, dés maintenant et sans attendre vers une vraie transition écologique, basée sur la rigueur scientifique et un cadre nécessairement européen et pas spécifique à la France.
Concrètement : Un éco-impact affiché en toute transparence
Le score environnemental, calculé selon la méthode PEF, apparaît sur les pages produits du site internet de la marque Chantelle (www.chantelle.com) sous la forme d’un widget.
Ici dans l’exemple d’un soutien-gorge sans armature, l’éco-impact détaille :
- 01) et 02) un score environnemental global prenant en compte les 16 catégories d’impact exprimé par jour porté, c’est-à-dire une unitéfonctionnelle qui permet de comparer des produits entre eux dans une même catégorie ou de catégories différentes (l’unité fonctionnelle, concept de la méthode PEF est assimilable au prix par kg pour les produits alimentaires ce qui permet de comparer deux produits indépendamment de son format, de son poids ou de sa taille)
- 03) le score environnemental global du produit
- 04) les différentes catégories d’impact (ici l’empreinte carbone)
- 05) le pourcentage de matière recyclée composant le produit.
Un pas décisif, sur l’enjeu de la transition écologique de l’industrie textile, qui pourrait inspirer bien d’autres acteurs et le gouvernement dans ses décisions sur l’affichage environnemental.
L’initiative audacieuse de Chantelle pourrait peser de façon décisive sur les décisions du gouvernement en matière de mise en place effective de l’affichage environnemental, d’une part en montrant le caractère applicable opérationnellement non seulement du dispositif proposé par le Consortium Glimpact XTEX, mais surtout du « PEFCR Apparel and Footwear », référentiel déclinant la méthode PEF pour le secteur textile développé sous l’égide de la CE et donc de fait le seul cadre de référence qu’elle reconnait, d’autre part en anticipant les orientations de la CE dans sa stratégie pour les textiles durables (EU strategy for substaminale and circular textiles) publiée le 30 mars 2022 et surtout le projet de nouveau règlement sur l’éco-conception (ESPR), qui consacre la méthode PEF comme référence notamment dans son application par la CE et institue une forme d’affichage sous la forme du concept du passeport digital produit (Digital Product Passport).
Rappelons que le principe du règlement « ESPR » a été approuvé cet été par le Conseil, comme par le parlement Européen, et que ce texte est désormais en phase finale d’adoption dans le cadre des discussions tripartites du Conseil, du Parlement et de la CE, qui doivent s’entendre sur un texte commun.
Ainsi par cette initiative forte et très structurante, Chantelle crée un précédent, en anticipant l’application du règlement ESPR lequel de toute façon s’appliquera à tousles Etats-Membres et ce, quelles que seront les décisions de la France, en proposant non seulement une application concrète du référentiel européen pour le textile, mais aussi une première forme de passeport digital.
En cela l’initiative de Chantelle montre la voie à tous les autres acteurs ; préempte d’une certaine façon l’affichage environnemental en France en l’inscrivant parfaitement dans le cadre du futur cadre réglementaire européen et en démontrant qu’il est bien applicable dès maintenant.
Sur le terrain réglementaire enfin, dans l’annonce publique de son affichage environnemental, Chantelle peut aussi revendiquer que son dispositif est d’ores et déjà conforme aux dispositions du projet de directive de la CE relative à l’encadrement des allégations environnementales (Green Claim), publié en mars 2023.
En effet, l’affichage de Chantelle fondé sur le référentiel de la CE le « PEFCR Apparel & Footwear » et sur la technologie Glimpact (elle aussi reconnue par la CE qui l’a choisie pour l’application de son nouveau cadre réglementaire pour les secteurs des batteries et des panneaux solaires), est sans conteste assimilable à une allégation environnementale au sens de cette directive qui impose qu’elle soit nécessairement fondée scientifiquement selon des exigences précises ; or cette directive consacre la méthode PEF comme la seule méthode reconnue d’office comme susceptible de fonder scientifiquement toute allégation environnementale, telle que définie dans cette directive, aucune autre ne l’est d’ailleurs.
Autant d’arguments sur les aspects réglementaires qui ne peuvent que crédibiliser, affirmer et même valoriser tout le bien fondé de l’initiative très structurante de Chantelle, qui une fois encore marquera d’une pierre blanche ce vaste débat sur l’affichage environnemental.
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Noé SOULA
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