Quand on ne voit pas tout, on ne voit rien.
Le steak classique de boeuf est bien plus impactant que le steak végétal, et de loin puisque son impact environnemental global est 10 fois plus important que celui du steak animal.
Cet écart n’est pas surprenant quand on sait que la production de viande entraine notamment d’importantes émissions de gaz à effet de serre et que pour produire 1 kg de viande de bœuf, il faut en réalité 7 à 15 kg de produits supplémentaires, issus de l’agriculture, pour l’alimentation de l’animal.
Les conclusions de l’analyse de Glimpact, effectuée selon la méthode PEF (adoptée par la CE, la seule objet d’un consensus scientifique), sont issues de données d'un échantillon représentatif de produits couramment observés. Elles ne tiennent donc pas compte des spécificités de conditions ou moyens de production.
La production animale est généralement nettement plus impactante que la production végétale, notamment dans les conditions des pratiques agricoles observées en Europe En effet, acheter un steak de viande, implique de produire non seulement la viande mais aussi les matières premières nécessaires à l’élevage du bétail.
Selon la méthode PEF adoptée par la CE (et la seule qu’elle reconnait à ce jour), l’impact environnemental doit tenir compte de 16 catégories d’impact évaluées tout au long du cycle de vie des produits. Il se définit par un score agrégeant par normalisation et pondération les différents résultats obtenus pour chaque impact et est exprimé en point (Pt) sur une échelle continue. Ce score, le seul éco-score qui vaille, permet de comparer les produits entre eux au sein d’une même catégorie ou de catégories différentes.
Bien que ces deux produits soient basés sur des ingrédients radicalement différents, la majorité de leur impact environnemental provient de la production des matières premières. Il convient de s’intéresser aux chiffres, qui ne trompent pas.
On retrouve, dans le graphique ci-dessous, la comparaison de l’impact environnemental global (par kilogrammes) du steak de bœuf classique avec celui du steak végétal.
A quantité équivalente, le steak de bœuf sera presque 10 fois plus impactant que le steak végétal.
En s’intéressant à la répartition de l’impact environnemental sur l’ensemble du cycle de vie, nous pouvons constater que la majorité provient de la production des matières premières.
Le graphique ci-dessous présente l’impact d‘ingrédients communément utilisés pour la production de steaks (végétaux ou animaux). Sans surprise, la viande de bœuf se distingue par son fort impact environnemental.
Ce large écart s’explique notamment par le fait que pour produire 1 kg de viande de bœuf, entre 7 et 15 kg [1] d’aliments seront nécessaires à la nutrition du bétail tandis que tous les ingrédients du steak végétal sont directement issus de l’agriculture.
Ainsi, l’obtention d’un kilogramme de steak de bœuf nécessite indirectement la production de quantités supplémentaires d’ingrédients agricoles. Ces apports impliquent à leur tour une plus grande occupation des sols, qui s’ajoute à celle directement nécessaire à l’élevage bovin.
En cela, il est primordial de considérer l’intégralité du périmètre de production de ces deux produits transformés.
Il existe cependant des leviers pour améliorer les impacts de ces deux produits respectifs, à commencer par le steak d’origine animale. Considérant les deux principales sources d’impact de la production de viande : l’alimentation de la vache et ses émissions de méthane, deux possibilités d’amélioration se dessinent.
Les émissions de méthane proviennent de ce que l’on appelle la fermentation entérique, le processus de digestion des bœufs, et plus généralement des ruminants. Certains aliments favorisent la digestion des bovins, réduisant ainsi la fermentation au sein de leurs estomacs, et permettant aux bovins d’émettre moins de méthane. Des études montrent que l’utilisation de graines de lin ou d’une alimentation complémentée en oléagineux peut réduire sensiblement les émissions de méthane des bovins de 10 à 30%.
En conclusion, sur le plan de l’impact environnemental, un steak d’origine végétale est donc beaucoup moins impactant qu’un steak d’origine animale, c’est une vérité scientifique objective, mais indépendamment des qualités nutritives des deux produits. En effet, en matière alimentaire, la dimension nutritive ne peut être ignorée et ce d’autant plus qu’un bénéfice environnemental n'est pas toujours compatible avec les enjeux de santé, oh combien importants ! Pas simple la vaste question de concilier le respect de l'environnement et la santé et pour l’illustrer, nous vous conseillons de visionner la vidéo de Hadrien Gonzales, journaliste au Le Parisien et très brillant contributeur au concept du "Food Checking". Restez connectés pour les prochains épisodes !
L’impact environnemental calculé ne tient pas compte de la phase d’utilisation (stockage réfrigéré du consommateur, cuisson, lavage des ustensiles et de la vaisselle nécessaire à la préparation).Les résultats ont été rapportés au kilogramme de viande consommable désossée sans prendre en compte les enjeux nutritionnels qui ne sont pas de même nature que ceux environnementaux. Il s’agit là, de ce qu’on appelle l’unité fonctionnelle pour l’évaluation de l’impact. Cette définition est la plus courante et objective, mais d’autres unités pourraient être envisagées, qui seraient dans ce cas, beaucoup plus sujettes à caution.