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Pourquoi, sur le plan environnemental, le plus important dans un yaourt est : ce que la vache a mangé ?

On entend souvent que l’impact environnemental des yaourts provient de la transformation du lait ou de leur emballage, mais si l’on analyse précisément et objectivement les choses, ce n’est pas le cas. En réalité, l’impact environnemental des yaourts que vous consommez, provient principalement des conditions de production du lait et en particulier de l’alimentation donnée à la vache.

Environ 70 % de l’impact environnemental d’un yaourt nature provient des conditions de production du lait. Or, en examinant de près l’impact de la production de lait frais, les deux tiers sont liés à l’alimentation de la vache ainsi qu'à ses émissions de méthane (un gaz à effet de serre 28 fois plus impactant que le CO2 sur un horizon de 100 ans).

Les deux facteurs étant intimement liés, en contrôlant l’alimentation des vaches, il est possible d’identifier des leviers très efficaces de réduction de l’empreinte environnementale des yaourts.

Les conclusions de l’analyse de Glimpact, effectuée selon la méthode PEF (adoptée par la CE, la seule objet d’un consensus scientifique), sont issues de données d'un échantillon représentatif de produits couramment observés. Elles ne tiennent donc pas compte des spécificités de conditions ou moyens de production.

Généralement, on imagine que la majorité de l’impact d'un yaourt provient de l’emballage ou du processus de fabrication. En réalité, c’est la production du lait, qui constitue la source majoritaire de l’impact environnemental.

Selon la méthode PEF adoptée par laCE (et la seule qu’elle reconnait à ce jour), l’impact environnemental doit tenir compte de 16 catégories d’impact évaluées tout au long du cycle de vie des produits. Il se définit par un score agrégeant par normalisation et pondération les différents résultats obtenus pour chaque impact et est exprimé en point (Pt) sur une échelle continue. Ce score, le seul éco-score qui vaille, permet de comparer les produits entre eux au sein d’une même catégorie ou de catégories différentes.

Pour un yaourt avec un pot en plastique (polystyrène), environ 70 % de l’impact environnemental du produit provient de la production du lait. Pour évaluer précisément son empreinte environnementale, outre les diverses consommations et émissions à la ferme (énergie, eau, protoxyde d’azote dû au fumier…), qui représentent moins de 30 % de l’impact environnemental de la phase de production du lait frais, il faut considérer les deux principales sources d’impact de celle-ci : l’alimentation de la vache (30 %) et ses émissions de méthane (33 %). Les émissions de méthane proviennent de ce que l’on appelle la fermentation entérique, le processus de digestion des vaches, et plus généralement des ruminants.

Certains aliments favorisent la digestion des bovins, réduisant ainsi la fermentation au sein de leurs estomacs, et permettant aux bovins d’émettre moins de méthane. Des études montrent que l’utilisation de graines de lin ou d’une alimentation complémentée en oléagineux peut réduire sensiblement les émissions de méthane des bovins de 10 à 30 %.

C’est donc sur l’alimentation de la vache, que doivent agir les producteurs ou même les industriels consommateurs de lait. Autant d’informations majeures qui ne figurent, hélas, pas sur les emballages de pots de yaourt. Mais en attendant que les producteurs améliorent leurs pratiques d’élevage, vous pouvez toujours choisir vos yaourts selon leur emballage, même si ce n’est pas là la source principale de leur impact environnemental global.

Comparons ainsi 3 types de pots de yaourt : plastique, papier cartonné et verre, consigné et non consigné :

Les pots considérés sont les suivants : pot plastique en polystyrène (PS) de 4 grammes, pot papier cartonné de 10 grammes et pot en verre de 133 grammes. Pour le retour des pots de yaourts en verre, sont considérés : 350 km en camion, 39 km en train et 87 km en barge pour le rapatriement au site de lavage. Les masses des pots, couvercles/opercules, données de transport ont été définies dans un référentiel d’évaluation défini par la CE (PEFCR Dairy products).

On constate que le yaourt vendu dans un pot en verre non consigné a un impact environ 2 fois plus élevé que le yaourt vendu dans un pot en papier cartonné ou dans un pot en plastique.

Le pot en verre, s’il est consigné et réutilisé suffisamment de fois (en moyenne 17 réutilisations), voit sa performance environnementale nettement améliorée (d’environ 35 %), mais reste cependant 16 % plus impactant que le yaourt dans un pot en papier et 13 % plus impactant que celui dans un pot en plastique. On remarque également qu’au bout d’un certain nombre de rotations, le gain environnemental devient très faible.

L’impact environnemental du yaourt et des pots de yaourt ne tient pas compte de la phase d’utilisation (stockage réfrigéré du consommateur, cuisson, lavage des ustensiles et de la vaisselle nécessaire à la préparation). Les résultats ont été rapportés à l’unité commercialisable. Il s’agit là de ce qu’on appelle l’unité fonctionnelle pour l’évaluation de l’impact. Cette définition est courante et objective, mais d’autres unités pourraient être envisagées, qui seraient dans ce cas, beaucoup plus sujettes à caution.

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